Tbilisi et quelques dérives

Après quelques jours passés en Arménie à sillonner les vallées, me voilà à Tbilisi, capitale de la Géorgie… Arrivé à l’auberge, je retrouve Dyngkai qui est lui aussi arrivé là le jour d’avant… L’endroit est agréable, les gens accueillants et les collines nous font un joli coucou depuis l’arrière plan, parfait… Faut dire que le dernier coin que j’ai trouvé pour dormir en Arménie était juste horrible mais je n’avais pas eu le choix…

Je reste presque une semaine ici à cause d’un problème de joint spy de la fourche avant qui a sacrément morflé lors de l’arrivée en Arménie sur la route que ma mère a nommé « l’Emmental Road », c’est clairement ça!!! (voir l’article Direction l’Arménie). J’ai de l’huile qui coule le long des fourches et qui vient se poser sur les freins et sur les pneus, que du bonheur!

Bref, c’est un miracle, il y a un garage de moto dans la ville!!! UN!!! Oui UN!! Pourquoi t’insistes? Non non pas deux, pas trois, mais un seul, pas un de plus, arrête je t’ai dit!! T’as qu’à venir voir par toi même et demander aux géorgiens s’ils connaissent un garage de moto, tu verras comme moi le vide s’installer dans leurs yeux, vision ultime pour toi qui attend de leur part « La Vérité », oui celle qui va te sauver parce que sans elle tu pourras aller pleurer dans un coin en essayant de trouver une solution s’il y en a une…

Je sais, là, lecteur, ami, inconnu, voyeur impulsif, tu es en train de te dire, mais ce type part sur sa moto et il ne sait même pas comment la réparer? Mais il est fou! Ben non! Je suis juste un peu inconscient oui, mais pas fou… Je sais mettre l’essence, vérifier la pression des pneus et mettre de l’huile pour mon moteur, voilà! Pas grave, je crois au petit bonheur la chance, celle qui m’a toujours sauvé jusqu’à présent et surtout je crois en ma moto, cette chère et tendre amie qui m’accompagne et me mène là où je veux… Presque où je veux… Bref je fais le malin encore une fois mais je serai le premier à pleurer si je trouve pas de solutions à un problème rencontré!!

En attendant ici, je trouve le saint graal, pardon ce garage… Il faut savoir que ça n’existe pas vraiment ici les deux roues et encore moins les motos… Il y en a mais ça commence gentiment à se développer donc c’est encore rare… Les gens te regardent comme si tu venais d’une autre planète et certains te demandent même « Mais pourquoi? Pourquoi tu fais ça en moto? » Genre tu sais on a inventé ce qu’on appelle des voitures, il y en a de toutes sortes et il y a 4 roues!! Oui je sais mais ce que tu ne sais pas mon cher ami, c’est ce que procure la moto, la conduite sur cette machine que tu sens sur tout ton corps, les mains, les bras, les épaules, le dos, les pieds, les jambes et surtout les fesses!! Cette sensation incroyable de ne faire qu’un avec la machine, avec ses bons aspects et ses mauvais côtés, oui il y en a, oh oui mais ils te permettent de le vivre encore plus intensément… Je fais le malin là à vous raconter tout ça mais pour moi le voyage en moto ça été une découverte dû au hasard de la vie, pas du tout réfléchi, pas du tout prémédité, même pas recherché, c’est drôle quand je pense que maintenant c’est simplement par cet engin, cette machine et ce compagnon que je trouve une satisfaction et un plaisir inégalé… les autres peuvent aller se gratter! Je rigole, parfois j’ai envie de la laisser dans son coin et marcher, prendre un bus, un avion ou le train mais au final c’est toujours vers elle que je me retourne, que mes fesses se posent pour que mes paumes puissent enfin ressentir la beauté et l’impulsion du moteur qui fait vibrer le tout, wouaou, enfin te revoilà!!

C’était à l’université, avec l’un de mes meilleur pote et femme de ma vie si c’en était une, Killian, que l’on commençait gentiment à baver devant les belles Harley-Davidson, que du plaisir pour les yeux, oui que pour les yeux!! Bref, on a un rêve, s’en acheter une car c’est juste incroyable cette machine… Je n’ai jamais conduit de moto et la première bécane que je me paie c’est une Forty-Eight 1200cc toute noire, belle à en crever et inconfortable à souhait… Cette moto vibrait tellement qu’en roulant je devais revisser les boulons! hihi, je déconne… Enfin pas tout à fait quand tu sais que le moteur est indirectement attaché au cadre par des sortes d’amortisseurs pour réduire les vibrations, heureusement qu’ils sont là ces trucs!!!! Bref, un jour, un dimanche, je me dis, tiens je vais aller faire un tour, je prends mon sac de montagne, je le remplis de caleçons, de chaussettes et de quelques tshirts et j’attache avec une corde un jerricane de 5 litres derrière ma moto car je n’ai que 100km d’autonomie!! Ahahah! Bref, je pars le mardi qui suit et la route va me mener jusqu’à Mostar en Bosnie, sans GPS avec une carte dans la veste et juste avec mes mains! Oui la Bosnie, juste derrière la Costa del Sol des balkans la Croatie… Si je suis rentré, c’est parce que je suis tombé malade comme un chien et que mon cerveau me criait « Maison! Maison! Maison! » Donc je suis rentré à la maison… Mais ce fut 15 jours inoubliables pour moi et surtout la découverte de la beauté de la moto!! J’ai déjà fait de longs voyages en voiture, à pied, en avion, bref le traditionnel, mais la moto….

On ne peut le comprendre qu’en le faisant…

Après être rentré de ce voyage et avoir découvert l’existence de certains muscles de mon corps encore inconnus jusque là, je décide de vendre la Harley pour m’acheter une moto de voyage… Je voulais partir sur une Tiger 800 mais le jour où je l’ai montré à Barbara, car on voulait aller en Corse à moto, elle m’a dit « Jamais je ne monterai là-dessus!! », je me rappelle encore de son regard décidé et décidant, hihi! Du coup je me retourne vers la 1200 Explorer XC qu’elle me montre et dont je ne regrette nullement l’achat jusqu’à maintenant… Le bonheur sur cette moto, je le dois donc au regard persuasif d’une femme…

Bon, je pense que le titre de cet article parait plus clair maintenant, « il ne devait pas parler de Tbilisi? » oui oui mais bon parfois mes pensées divagues et tout à coup tu te retrouves à Bihac en Bosnie ou à Bursa en Turquie, oui, voilà, c’est comme ça! J’en étais où moi avec toutes ces histoires? Ah oui, le garage! Bref, il arrive à me la réparer après deux interventions. Voilà!!