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Vilnius

La capitale lituanienne est une ville agréable dont la vieille ville est entourée par une petite rivière paisible, rien de bien nouveau sous le soleil, d’ailleurs magnifique dans ces coins là… Encore assez préservée des touristes, même si tout de même présents, cette ville est remplie de petite ruelles d’atmosphères singulières au gré des recoins… Tantôt on fait face à une architecture des plus soignées, tantôt c’est l’incompréhension de notre esprit qui doit s’adapter au contraste d’une bâtisse à l’autre…

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Il y a plein de petits recoins fort sympathiques qui te donnent envie de te poser pour pouvoir profiter des quelques rayons de chaleur que t’offre généreusement le soleil en certains instants… Sur la place principale, à la tombée progressive de la nuit, se regroupent des jeunes essayant de perfectionner des figures avec leur planche… D’autres profitent des quelques rebords pour s’assoir et discuter en buvant une bière… Une vie paisible se dégage de cet endroit, loin du stress de certaines villes affolées par le tourisme et le trafic…

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Parfois quelques incompréhensions guettent des recoins… Sans vraiment réussir à trouver d’explications, tu passes ton chemin en cherchant d’autres petits endroits à l’allure, je dirais, italienne, pour faire un peu appel à mes souvenirs, et à des lieux qui dégagent un certain charme lié à un manque certain d’entretiens… Des façades délabrées, un sol jonché de trou et du textile qui flotte sur un fil reliant deux murs opposés… Les graffitis sont monnaies courantes, comme partout dans le monde…

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Les églises c’est en veux-tu, en voilà… Il y en a dans tous les recoins, encore une fois ce n’est pas forcément très original même si l’une d’entre elles sait montrer ses valeurs uniques, surtout lorsque le soleil est moins haut dans le ciel… Une brique rouge ocre devient plus que chaleureuse lorsque l’astre cherche enfin à aller se reposer… Des détails viennent ajouter et amplifier la beauté du bâtiment par des courbes travaillées et soignées portées par des piliers incrustés au sein même d’autres piliers…

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Bien évidemment celle-ci est plus qu’entretenue, il te suffit de sortir un peu des sentiers touristiques pour te rendre compte que l’on veut bien embellir les églises lorsque celles-ci sont portées au regard du touriste… Mais le charme d’une église abimée est peut-être encore plus prononcée que celle que l’on camoufle derrière des retouches infinies… Impossible par ailleurs de rentrer à l’intérieur, je me demande même si elle n’est pas tout simplement laissée à l’abandon, sans plus être le lieu d’un office régulier… Mais elle est là, debout et montrant son élégance aux quelques chanceux passants sur une route peu empruntée…

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D’autres encore se montrent bien plus originales en leur sein par un goût prononcé du détail même si la couleur peut porter peut-être préjudice au travail précis effectué sur la forme… Certaines sculptures sont d’ailleurs laissées en leur état abimées portant ainsi dans une certaine mesure, subjective certes, plus de chaleur au lieu… Et puis sur les côtés encore de belles petites gravures donnant vie aux murs… C’est vrai que j’aime bien les inscriptions murales, je ne sais vraiment pas pourquoi mais c’est comme ça…

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Vilnius est donc une ville agréable d’autant plus qu’à partir du centre, tu peux rejoindre en quelques minutes des étendues de forêts… Lieu privilégié pour une petite escapade et un jogging nécessaire au bon déroulement d’un voyage en moto… Et oui, j’essaie de continuer à courir régulièrement car être sur la moto pendant des heures, c’est aller à l’encontre d’un corps qui nécessite une certaine mobilité… C’est pour ça que je prends le temps d’aller courir pour rappeler à mes membres et à mes muscles leur fonction première… Celle d’être simplement utilisés…

Cracovie

En quittant l’Ukraine, je me demandais bien à quoi allait ressembler la Pologne… J’avais un vague souvenir de mon voyage d’étude effectué à Cracovie, le souvenir d’une ville plutôt sombre dont les ruelles, encore marquées par les salissures de charbon sur les murs, n’étaient éclairées que par un seul lampadaire au milieu de la route à une hauteur tellement basse que le haut des immeubles n’était qu’une succession de silhouettes sombres…DSC05625

La route qui me mène à Cracovie, premier arrêt pour moi en Pologne, est simplement droite, très bien entretenue et les conducteurs savent conduire! Après la Géorgie, Saint-Graal de la conduite au feeling, les polonais me semblent tous respecter le code de la route, ils utilisent le clignotant!!! Bref, ça me fait tout bizzare moi qui ai été habitué à utiliser la voie d’urgence pour laisser passer celui qui, en sens inverse, dépassait une voiture elle-même en dépassement… Toute une histoire mais à la fin on s’y fait et ça devient même normal… Sur la route, un prêtre me salue lorsque je passe devant lui, c’est drôle mais ça m’a fait du bien… Non parce que c’était un homme de dieu mais pour des raisons que tu comprendras peut-être lorsque j’aurais pris le temps de parler de l’accueil que te réservent les gens des différents pays que j’ai traversés…

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J’arrive à Cracovie, tout content d’être dans un nouvel endroit et avec la sensation de redécouvrir une ville qui m’avait tout de même marqué plus jeune… L’horreur!!!!!! C’est Disney Touristic World!!! C’est affreux, j’ai envie de pleurer et je me demande même sur le moment si je ne vais pas reprendre la route le lendemain matin au lieu de rester deux nuits ici!! C’est dire, ça me repousse!! Tout semble faux tellement ça a été retouché, rafistolé, amélioré, si bien qu’au final ça te donne l’impression d’être au beau milieu d’un endroit factice, un peu comme Las Vegas…

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Il est tard, je suis fatigué et je n’ai pas le temps ni l’énergie de sortir loin de là pour découvrir peut-être autre chose… Je m’arrête dans un restaurant et à la fin du repas je rencontre deux français, Antho et Med, avec qui je vais finalement finir la soirée autour d’une bonne bière… Grâce à eux, j’ai un peu calmé mes ardeurs par rapport à mes premières impressions et me dit qu’au final cet endroit n’est pas si mal… Si tu te souviens de mon article sur Kiev où je parle de ce Toulousain, et bien là c’est tout le contraire, ces deux Normands sont juste extraordinaires! Avec Antho, dommage Med ;), on aura passé une fin de soirée mémorable le lendemain! C’est le genre de rencontre assez drôle, car au fond elles te font passer de superbes moments même si totalement en dehors de la culture locale, d’une certaine manière, puisqu’on était entre nous… Peut-être un autre avantage à voyager seul… ou pas… Hihi!

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Par contre, en parlant de culture locale, il y a peut-être plus de facilité à parler anglais mais pour ce qui est de l’accueil, on n’est pas encore là, que ce soit en ville qu’en dehors… Bon, encore une fois, je vais vendre les mérites de la Géorgie, mais là-bas c’était juste tellement incroyable que malheureusement c’est difficile de faire mieux ou simplement d’être au même niveau… Eheh!

Bref, je n’ai plus grand chose à dire et je ne veux pas tomber dans la simple description touristique, tel un guide, je vais donc m’arrêter là pour le moment… Même si je te conseille vivement d’aller te perdre dans le quartier juif à la tombée de la nuit… Non, non, pas comme un guide…

Ah oui j’oubliais! La mine de sel!! A voir absolument, pas forcément pour l’endroit en soit, hihi, mais pour toute l’histoire qui l’entoure, étonnant… Je déconne, l’endroit est vraiment surprenant… Et tu peux lécher les murs si tu veux, vraiment un plus…

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Lviv

Lorsque j’ai pu évoquer le fait que j’allais finalement aller en Ukraine, tout le monde me parlait de Lviv, Lviv et encore Lviv… Cette ville qui borde la frontière polonaise à l’ouest de l’Ukraine… Bon, étant donné que les paysages ukrainiens ne sont pas forcément d’une grande beauté, je me dis qu’il ne me reste plus qu’à visiter les villes… Après Odessa et Kiev, je me dirige donc à Lviv, cette fameuse Lviv dont tout le monde vente les mérites… Et puis de toute manière c’est sur ma route donc pourquoi pas… De l’autre côté il faut tout de même se rappeler qu’il y a une zone de conflit donc on va éviter d’y mettre les pneus, pardon, les pieds…

La route est un tantinet plus sympa que celle que j’ai pu faire entre Odessa et Kiev, mais ça reste plat et droit… Il fait beau, la route est bonne donc je ne vais pas me plaindre…

J’arrive à Lviv et je comprends tout de suite pourquoi tout le monde en parle… C’est simplement que ça ne ressemble en rien aux autres villes d’Ukraine que j’ai pu visitées, c’est une ville style Europe de l’Ouest… Presque échappée des mains de l’Union Soviétique, on retrouve une architecture qui fait de beaux yeux à l’œil critique des touristes qui s’y aventurent… Rues piétonnes, terrasses sympas, petits magasins et tout ce qu’il faut pour avoir l’impression d’être au top…

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Après avoir passé plus de deux mois dans des pays marqués par l’emprunte soviétique, sauf la Turquie, j’ai l’impression de me retrouver un tout petit peu à la maison… C’est drôle mais ce n’est pas réellement plaisant car au fond je me demande ce que je fais là, alors que je pourrais être chez moi… J’ai cette mauvaise impression de perdre mon temps… A cela s’impose donc la question de savoir au fond qu’est-ce qui me fait plaisir lorsque je voyage… Qu’est-ce que je cherche? Je me rends compte que c’est le contraste avec mon chez moi qui me procure du plaisir et non de retrouver des lieux partageant un certain degré de similitude avec mon monde à moi… Au final je trouve ça un peu bête car ce sont des lieux intéressants et tout de même différents… Je me demande donc pourquoi j’ai cette impression… Lorsque je voyage seul à moto, j’ai besoin de ressentir le contraste, la différence… C’est un peu une sorte d’européocentrisme de réfléchir de la sorte et très certainement critiquable, je suis le premier à le faire… Mais c’est quelque chose que j’ai petit à petit surmonté pour pouvoir tout de même profiter de ces lieux, car ils sont à profiter, hihi… Le vrai souci, c’est qu’ils offrent un confort que je n’aime pas découvrir et vivre seul… Alalalalalala, le grand problème du voyage en solitaire, être seul! Et oui, je l’ai choisi mais je n’ai pas vraiment de problème avec ça… Sauf!!! Sauf quand justement je déambule dans des villes telles que Lviv et que je me dis parfois que j’aurais aimé être assis là à chiller avec quelqu’un… Je rencontre des gens et j’aime flâner tout seul, mais j’aime bien le faire dans un endroit miteux et totalement en opposition avec le confort que l’on a chez nous, ça c’est ok pour moi quand je suis seul, mais la belle petite terrasse avec le bon petit café ou le bon petit gâteau, j’ai plus de mal quand je suis seul…

Bon ok, tu vas très certainement me blâmer et me dire que je suis un petit con de chanceux qui ne sait pas profiter de ce qu’il a… Ok, mais je ne suis pas en train de pleurer dans un coin, je suis juste en train de soulever une réflexion par rapport à ce que je vis à travers ce long petit voyage…

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Heureusement, je sors un peu des lieux touristiques pour me promener et je tombe sur quelques petits bijoux comme ce marché à moitié sous abris et l’autre tout bonnement sur le trottoir entre les voitures parquées et les gens qui passent… C’est con mais ça me met le sourire aux lèvres…

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Bon effectivement là je ne souris pas, mais avant et après oui!!! Donc arrête de te méfier de ce que je dis!! Merci!

Ah, j’oubliais, heureusement il y a toujours cette très chère et tendre Lada qui m’aura accompagné tout au long du voyage jusqu’ici!! La Lada? Tu ne connais pas? C’est un peu comme la Fiat 500 en Italie, c’est la voiture conçue fin 1960 pour le peuple à l’échelle de l’Union Soviétique… D’ailleurs ils ont collaboré avec la marque Fiat, c’est peu dire… Bref, ces voitures c’est juste le rêve, petites, robustes et d’un design retro!! Que du bonheur! Il y a même une version 4*4, la Niva, mais coupé, sans portes à l’arrière, mythique! Je te promets, un jour je m’en achèterai une, un ancien modèle! Si je te parle d’elle, c’est parce que je me retourne toujours devant cette voiture et qu’ici à Lviv j’en ai vu quelques unes, bien plus rares qu’en Géorgie ou qu’en Arménie, dont une qui était abandonnée, la pauvre…

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Bon ok je ne te fais pas rêver donc je vais m’arrêter là et te retrouver tout bientôt… Ah oui j’oubliais, Lviv est réputé pour son café et surtout pour son chocolat!! A Odessa et à Kiev, tu vois partout des petits cafés à l’effigie de Lviv te proposant un somptueux chocolat… Je ne me positionnerai pas là-dessus, mais habitant dans le pays du chocolat colonisé et d’origine ristretto, je ferais bien de m’abstenir…

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Kiev et ses belles rencontres

La route qui me mène à Kiev est d’un ennui effroyable, c’est la route la plus pénible que j’ai pu faire jusqu’à maintenant… Il n’y a rien, mais strictement rien à voir et c’est droit, tout droit et le pire je pense, c’est plat… Bon, c’est vrai, la seule chose qui m’intéresse sur le moment, c’est d’arriver à Kiev et de pouvoir visiter cette ville, non de trouver la petite route parfaite pour mon petit plaisir de motard… Au moins une bonne chose, il fait beau et la route est comme un tapis de billard…

Arrivé à Kiev, je me retrouve dans une auberge de jeunesse perdue au fond d’une voie sans issue, je demande à la jeune fille travaillant à la réception si elle pense qu’il serait préférable que je mette ma moto dans le parking payant que j’ai aperçu juste un peu avant… Elle me regarde avec étonnement et me dit simplement que ce n’est pas dans la culture des ukrainiens que de voler… Ok, je prends une belle claque dans les dents de ma mentalité d’Europe de l’Ouest… Bon d’accord ma mentalité n’a pas de dents mais c’est une manière de dire, quoi que? On ne dit pas nourrir son, je m’égare ok j’arrête… C’est vrai qu’on a souvent l’impression que loin de la maison, on risque plus que ce soit au niveau de la violence ou des vols… Quand je dis que je vais voyager à moto en Turquie, en Géorgie ou en Ukraine, les gens me disent de faire attention, mais la vérité c’est que je ne me suis jamais senti en danger dans ces lieux et pour le moment je n’ai jamais été volé, au contraire de Genève où je vis… Dingkai, qui est maintenant rentré, s’est fait volé deux fois son casque… Une fois en Autriche et une fois en France… Et ceci après avoir passé plus de 4 mois sur les routes turques, géorgiennes, bulgares, etc… Comme quoi…

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Bref, moi je lui fais confiance et décide de laisser ma bécane là devant l’auberge pendant les 4 jours passés dans la capitale ukrainienne…

Ce séjour m’aura permis de faire plusieurs choses, tout d’abord, j’ai vu un médecin… Oui, un médecin ukrainien, je ne suis pas fou, j’ai juste suivi le conseil de l’allemand rencontré à Odessa dont la femme fait l’éloge de la manual therapy dans son pays… Ok, je vais aller voir ça, enfin, je vais me laisser mener par la fille de l’auberge car sans elle, pas moyen de pouvoir trouver un de ces médecins et surtout pas moyen de pouvoir communiquer avec eux… Très rares sont ceux qui parlent l’anglais, même parmi les cerveaux de la capitale… Bon, on arrive dans cet hôpital privé, du moins sur le papier, et je me retrouve devant ce médecin qui, chemise à moitié ouverte laissant apparaitre ses poils, chaine en or sur le cou et bracelet scintillant sur l’un des poignets, me sert la main avec un grand sourire des plus chaleureux et rassurant… Le portrait parfait du petit mafieux local… Sa secrétaire, une sexagénaire presque sans dents mais avec un sourire des plus sincère note toutes les infos sur son calepin… Daria, la fille de l’auberge, traduit ce que je lui dis concernant ma douleur sur le haut du dos, le médecin me consulte, fait quelques manips et me demande si je suis d’accord de faire une radio et ensuite de faire une piqure d’une sorte de « cortisone »… Je lui dis ok, car le tout, avec la consultation et la manipulation osthéo qu’il va me faire, va me couter un peu moins de 20CHF… Oui c’est un hôpital privé et non ce n’est pas un petit baraquement poisseux caché au fond de je ne sais quel lieu abandonné avec un médecin plus que douteux, en tout cas plus douteux que lui…

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Bref, au final je ressors de là 2h après et dès le lendemain je me sens un peu mieux, j’ai moins mal au dos et surtout j’ai l’impression de pouvoir gérer la douleur, quelque chose s’est passé grâce à cette « cortisone »… Oui j’insiste sur les guillemets car le gars a essayé de m’expliquer ce que c’était mais la seule chose que nous avons comprise, Daria et moi, c’est que ce n’était pas de la cortisone mais un truc un peu du genre… Pour le moment, pas de réaction bizarre à signaler… Mais c’était vraiment un moment sympa d’autant plus qu’il a été suivi d’une visite guidée privée avec Daria qui m’emmène sillonner la ville en dehors des lieux touristiques que j’avais déjà pu visiter…

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Le soir d’avant j’ai réalisé une chose, c’est que tous les boulets que j’ai pu rencontrer durant mon voyage, et j’en ai rencontré des gens, c’était des français… Alors attention, je ne dis pas que les français sont tous des boulets, loin de là, j’ai rencontré des français exceptionnels à Tbilissi dont François, à Cracovie également, Antho et Med, et j’en passe, mais le peu de fois où je me suis rappelé que l’humanité produit également des déchets, c’était des français… Bon, faut dire que les italiens, mon peuple, ne voyagent qu’en groupe de mille et du coup je préfère tout simplement les éviter et je m’en porte plutôt bien comme ça… Bref, c’est vrai, la facilité de communication aide certainement à te rendre compte de qui est l’autre, car en anglais c’est peut-être plus compliqué pour moi, mais je ne pense pas que ce soit la raison de cela car beaucoup de choses se comprennent au delà du simple langage parlé… Mais celui-là, je pense, c’était un champion hors compétition, capable de te faire peur avec un regard et dès qu’il ouvre sa bouche, simplement parce que tu sens que le type est perdu dans ses idées et convaincus par les aberrations qu’il arrive à débiter avec une rapidité déconcertante… Surtout qu’il n’est pas là pour discuter, il est là pour parler…

Je ne vais pas non plus détailler toute la « discussion », car ce serait long et surtout ennuyeux, mais en gros le type détient la Vérité car il a tout lu, je précise, sur internet et que de ce fait il arrive à en ressortir une conclusion, ou plutôt une vérité, inattaquable car au fond t’as beau le contredire avec des arguments et des questions dérangeantes, il ne changera pas d’avis non parce qu’il argumente, mais parce qu’il l’a lu…

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Quand tu essayes de lui faire comprendre certaines choses, tu passes pour un profane qui essaie de faire tanguer l’érudit, pardon l’abruti… Ça fait peur de te dire qu’il y a des gens pareils qui composent l’humanité… D’ailleurs, chose étonnante, malgré sa certitude, il essayait de se convaincre de sa position en ayant mon approbation sur sa manière de faire, il voulait pas me laisser aller dormir, chose que Daria a remarqué sur les caméras et qui s’est bien marré derrière mon dos, hihi… Bon, le problème pour lui, c’est que je suis un peu son parfait opposé, je n’ai aucune certitude et la seule pensée qui se rapproche d’une sorte de conviction, c’est que je suis prêt à remettre en question toutes mes opinions… C’est vrai que la phrase de l’un de mes enseignants d’histoire à l’université résonne souvent dans ma tête… On n’étudie pas pour trouver la Vérité mais on fait de la recherche pour soulever des questions… Ouais bon ok, ça sonne mal mais honnêtement je ne me rappelle pas exactement de ce qu’il a dit, j’étais jeune étudiant et j’étais convaincu qu’il fallait trouver les réponses aux questions, ben ce prof m’a amicalement fait comprendre que ce n’était pas le but et que de ne pas savoir n’est pas un problème, bien au contraire… Ça permet une chose simple, c’est d’admettre qu’on ne sait pas…

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Ben ce toulousain n’a pas réussi à comprendre qu’il ne pouvait pas savoir, là, derrière son ordinateur, la pensée profonde d’un type comme Obama, oui oui, c’est ce qu’il a affirmé, car il a tout lu… Ahahahahahahahahahahah… Je te dis pas à quel point j’avais envie de pleurer tellement j’étais halluciné, surtout que le type prétendait être prof de français et d’anglais alors qu’il esquivait toute conversation en anglais que j’essayais de lancer pour essayer d’intégrer les autres au dialogue… Pauvres générations futures si des types comme lui sont censés leur montrer la voie… Bref !!!! Si je te parle de lui, c’est parce que je pense que je m’en souviendrais toute ma vie de ce type louche qui nous a interrompu, un jeune turque et moi qui discutions de la situation en Turquie après le coup d’état raté de cet été 2016, pour me demander en français si je connaissais la vérité sur la situation en Palestine… Mon gars, t’es bien gentil mais on parle d’autre chose !! Et non je ne la connais pas car c’est un peu compliqué comme sujet pour connaître la Vérité !! Et d’ailleurs quelle vérité tu veux savoir ?!?!

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Bref, là je m’énerve, je peux discuter sur n’importe quel sujet mais avec quelqu’un qui veut discuter, non avec un type qui veut simplement passer pour un cerveau brillant alors que la seule chose qui brille en lui c’est la folie dans ses yeux… La seule vraie erreur que j’ai faite ce soir là c’est d’avoir affirmé que j’étais de Genève alors que je savais qu’il parlait français puisque l’accent de la plupart des français quand ils parlent anglais ne peut pas se cacher… Désolé les gars mais c’est vrai et tout le monde vous reconnaît !! Non, qu’est-ce que tu dis ?!? Non je n’ai jamais dit que je n’avais pas de certitude !! Oh grand non jamais !!

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J’ai également fait la rencontre d’un jeune journaliste de République Tchèque qui est resté un mois dans l’est ukrainien où une guerre sévit entre l’Ukraine et la Russie… C’est dingue, avant d’y aller, je ne savais même pas qu’il y avait un conflit là-bas, et encore moins que des gens meurent toutes les nuits pour je ne sais quelle raison… Car oui, le conflit se passe de nuit, lorsque les observateurs internationaux repartent pour boire des coups ou téléphoner à leurs familles… C’est ce qu’il raconte… A 17h, ils s’en vont et les bombardements reprennent… Moche, très très moche… Car oui on le sait tous, les crimes ont des horaires de bureau… Moi je m’endors avec son récit et la volonté de l’oublier d’une certaine manière…

Mis à part les rencontres que j’ai pu faire, ah oui j’oubliais, une américaine motarde !!!! Stella !!! Incroyable fille qui rêve de sillonner le monde sur une moto !! Je divague, mis à part ces rencontres, Kiev aura été la dernière ville vraiment marquée par la patte de l’URSS, car ma destination suivante a été Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, une ville qui m’aura gentiment rapprochée du monde de l’Europe de l’ouest, la fracture je l’ai senti entre ces deux villes… Mais encore plus en entrant en Pologne…

Bon tu l’auras très certainement remarqué, j’ai balancé les photos un peu au hasard au gré de mes envies sans réel rapport avec ce que je racontais, mais!! Et oui il y a un mais! C’est simplement pour ponctuer mon texte de petites pauses ludiques afin de te permettre à toi de prendre le temps de voir quelques petites images représentants un peu Kiev… Bon c’est vrai, de un, c’est ringard et de deux, j’ai pas vraiment fait beaucoup de photos à Kiev en fait, je m’en suis rendu compte après coup mais honnêtement je n’en avais pas tellement envie sur le moment… Ah, et puis bon, le texte parle tout de même de Kiev, donc au final c’est pas vraiment au hasard…

Tchernobyl

Bien, alors voilà, par le plus grand des hasards, j’ai entendu un jeune qui disait avoir visité Tchernobyl… Alors peut-être toi tu ne trouves pas ça étonnant car tu étais déjà au courant, ne te la pète pas merci, mais on peut visiter Tchernobyl, enfin les restes… Je ne le savais pas et du coup je me suis dit que ça pouvait être intéressant…

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Bon, il faut quand même débourser une petite somme en tant qu’étranger pour pouvoir y aller car bien évidemment tu ne te pointes pas là-bas comme un champion avec ta propre voiture, non non, c’est strictement contrôlé, enregistrement, contrôle passeport à trois différents check-points et j’en passe… Donc voilà pourquoi tu sors les biffetons… Sur le chemin, la guide nous montre de petites séquences vidéos qui expliquent ce qui s’est passé en avril 1986 mais aussi qu’il y a plus de radiations lorsque l’on prend l’avion que lorsqu’on va actuellement visiter Tchernobyl… Donc no souci!!! Enfin, t’as dit l’avion??? En tout cas dans la vidéo, avec leur bidule qui mesure les radiations et ben on voit très bien qu’à bord d’un truc qui flotte dans les airs ça grimpe bien plus que les endroits visités sur le sol infecté de Tchernobyl!! Super!! En tout cas je suis rassuré!

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La guide est vraiment une guide, toujours à nous dire qu’il faut faire gaffe, que c’est pour notre sécurité mais que l’on ne doit pas s’inquiéter, blablablaba, histoire de pimenter l’excursion et de nous faire encore plus savourer l’instant… Mwouais… Après, sur le terrain franchement elle vérifie à moitié ce qui se passe et nous dit tout le temps qu’on n’a pas le droit d’aller à cet endroit normalement mais vu qu’il n’y a personne on peut rentrer dans la petite maison juste là, mais vous ne me prenez pas en photo, ok? Bon, tu rentres dans la maison et tu te rends compte que c’est disposé plutôt étonnamment bien pour que ça soit « joli » à voir… Bref, du grand cinéma… Ça n’enlève en rien à l’impression donné par l’endroit, plutôt frisant, mais la guide aurait pu faire mieux… Je pinaille ok mais bon j’avais envie de le soulever… Ah oui, juste avant la visite, dans le petit bus, on nous passe la bande annonce d’un film d’horreur qui se déroule à Tchernobyl… Merci qui?!?! Une idée qui fait sont effet une fois sur place…

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On a un parcours d’un peu près 5h pendant lesquelles on ne s’arrête pas une seconde, c’est la course et moi je suis toujours le dernier parce que je n’aime pas visiter les lieux avec des gens autour de moi, bon on est une petite dizaine, ça va mais quand même… La guide s’en fout, elle trace et nous demande de ne pas nous perdre… Alors je te jure j’ai cru les perdre une bonne dizaine de fois tellement c’est la jungle là-bas! Entre route devenue forêt, carcasse de voitures  et autres, tu perds vite de vue le groupe! Bon, je suis toujours là donc ça va…

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On a vu une espèce d’énorme antenne, mais vraiment énorme!! La guide ne savait pas trop à quoi ça servait car apparemment les dossiers concernant cet engin seraient sous scellé à Moscou classés secret défense… Encore du mystère pour nous émoustiller!! Mais c’est vraiment impressionnant…

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Le réacteur n°4 qui a explosé a été recouvert une première fois par un sarcophage… Imagine toi qu’il y a des types, des « volontaires » qui ont dû aller enlever les débris et ensuite monter un sarcophage énorme sous une radioactivité telle qu’ils ne pouvaient rester sur place que quelques minutes, voire secondes… Ils sont venus de toute l’ancienne URSS, pas seulement de l’actuelle Ukraine… Sur certaines parties qui devaient être nettoyées, elle nous dit qu’il y avait 25 fois plus de radioactivité en une seule heure que ce que le corps peut supporter en une année avant de mettre sa vie en danger… Bon, ils sont sympas les patrons, ils ont quand même essayé de faire bosser des robots, mais la radioactivité était si forte qu’ils tombaient en panne… Donc Vlad, Igor & Co c’est à vous! La blague quand tu sais qu’ils ne savaient pas forcément à quoi ils allaient faire face et qu’en attendant le gouvernement cachait la dangerosité du phénomène… Non non restez là tranquille, pas besoin d’évacuer, c’est inoffensif! Bon en fait non, allez on bouge, il y a eu un accident il y a un peu plus de 24h, mais prenez le minimum car vous serez de retour dans 2-3 jours!! Et oui, l’espoir fait vivre, mais le mensonge par contre…

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Si tu n’arrives pas à reconnaitre le sarcophage, je ne peux rien faire pour toi, je n’arrive pas à mettre de flèche sur la photo, mais tu devrais pouvoir t’en sortir… Bon, depuis, la communauté internationale a investi je ne sais combien de milliards pour fabriquer un autre sarcophage qui sera la plus grande structure mobile jamais construite… Car il est construit juste sur la droite de l’image précédente et une fois terminé, ils vont le faire glisser sur des rails pour recouvrir le vieux sarcophage…

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Je ne sais pas toi, mais moi je préfère nettement plus l’ancienne version… Donc en fait, si tu mets les deux photos l’une à côté de l’autre t’as une vue panoramique sur les deux éléments… Grosso modo…

 Ensuite place au parc de jeux de Pripyat… L’une des plus tristement fameuse…

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La visite se termine par celle d’une ancienne école primaire… Le bâtiment est grand et l’on peut se balader comme bon nous semble pendant un petit quart d’heure… Une des pièces rassemble les masques à gaz prévus pour les enfants… Non pas pour l’explosion nucléaire qui a eu lieu, mais pour une éventuelle attaque du… du…? Du grand ennemi américain!! Et oui, c’est le comble car au final c’est de l’intérieur que la menace a « explosé »…

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Ouais t’es d’accord?! Si tu regardes furtivement on dirait un planisphère derrière la chaise… Bon ok, si tu regardes vraiment très furtivement…

Bon, voilà… Honnêtement c’est un endroit qui marque d’une manière ou d’une autre… Que ce soit pour les lieux insolites, la nature qui reprend ses droits après à peine 20ans en recouvrant tout et bien évidemment la Vie qui s’est simplement enfuie de ce lieu abandonné et ça se ressent… Mais c’est touristiquement profitable…

DSC05478Ah oui, petite anecdote… Pendant la visite dans l’école, je me ballade tout seul, j’entre dans les différentes salles et à un moment je veux prendre une belle photo d’un bureau avec une sorte de liseuse sur celui-ci…  Je me déplace dans la pièce pour trouver le bon angle, la bonne lumière, bref, je suis concentré, je trouve enfin le bon lieu pour prendre ma photo et là… Un truc me tombe sur la nuque… Un petit truc… Assez lourd pour que je le sente, mais pas assez pour que je m’y attarde… Je reprends le viseur et de nouveau ça me retombe dessus… Le flip!!! C’était des gouttes qui tombaient du plafond!! C’est con mais sur le moment ça ne m’a pas tranquillisé avec l’autre, la guide, qui nous dit de faire attention, de ne pas toucher ci, de ne pas faire cela, et moi je me lave à l’eau locale!!! Bon, à la fin de la visite, on passe dans des sortes de détecteur de radioactivité et je suis passé… Mais ils étaient plutôt vieux ces détecteurs maintenant que j’y pense…

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D’Odessa à Odessa

Enfin il est là!!! Le fameux bateau qui a été renvoyé au moins une centaine de fois va larguer les amarres! 48h de navigation sur une mer plate… C’est cool, on est à peine une cinquantaine de passager, le reste c’est des camions, des wagons et quelques véhicules privés dont ma moto… Ça change des traversées à l’italienne… Du coup ma petite moto, au lieu de se retrouver à côté d’une centaine de voiture, ben là elle est accompagnée par de jolis vieux wagons à moitié rouillés… D’ailleurs la montée sur le bateau s’est faite tout doucement, c’est pas du tout fait pour des deux roues!!

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L’arrivée en Ukraine a été magnifique et d’une grande efficacité administrative comme tu peux te l’imaginer… La blague du siècle vient d’être dite!!! Le bateau est arrivée au port ukrainien aux alentours des 20h et moi je suis sorti du port à? à? Oui à? Non pas 20h, non! Pas 22h non plus, non non! Pardon?! Presque!! C’était 3h du mat!!!!! Oui 3h du mat, c’est à dire plus de 6h après que le bateau se soit posé, moi j’ai quitté le port en pleine nuit sans avoir encore d’hôtel réservé, rien, et avec encore une petite demi-heure de route avant d’arrivée en ville!! Magnifique! Sans oublier que la région d’Odessa est contrôlé par une mafia locale puisque Kiev est juste dépassé par tout ce qui se passe sur son territoire… Super!

Bon, franchement c’était drôle!! Enfin non, j’avais envie de massacrer des innocents sur le moment, mais là maintenant que j’y repense je me marre bien! C’était juste une blague! Une demi douzaine de bureaux à devoir trouver, oui trouver car quand t’arrives dans l’un des bâtiment qui t’ont été indiqués, le seul type présent que t’arrives à chopper n’en sait rien de ce que tu dois faire! Mais mec, je suis pas au supermarché!! Je suis bloqué dans ce foutu port donc tu devrais savoir, toi, qui « bosse » là (t’as fait gaffe aux guillemets j’espère) et qui n’en fout pas une, où est-ce que je dois aller pour faire je ne sais pas quoi?! Parce que non j’en sais rien, mais alors foutrement rien de ce que je dois faire et de ce que l’on me fait faire… Pas un mot en anglais, juste des signes m’indiquant la direction, des tampons sur des papiers que je dois trimbaler dans tout le port pour ensuite devoir retourner à l’un des bureaux où je suis déjà passé pour qu’on me dise en fait que ce n’est pas là mais là-bas, de l’autre côté que je dois me rendre… Tu vois l’immeuble gris qui a l’air complètement abandonné et sans lumière? Oui? Ben c’est là que tu dois aller… Ok mais je dois aller où dans cet immeuble de 5 étages? Je dois y faire quoi? Vas-y je te dis! Tout ça en ukrainien bien-sûr donc t’imagines ma tronche quand j’arrive là-bas et que j’ai l’impression d’être le protagoniste d’un film d’horreur : seul, pas d’entrée clairement indiquée (je te promets j’ai tourné autour de l’immeuble), que des petites lumières, des couloirs vides avec des dizaines de portes en bois sans aucunes pancartes, du coup tu ouvres les portes, ça grince, c’est sombre, c’est vide, t’entends rien, sauf ta respiration et ton énervement intérieur parce que tu n’es même pas certain d’être dans le bon taudis… Enfin une porte s’ouvre vers la Lumière! Pardon la lumière, une simple ampoule qui éclaire la pièce où une odeur de fumée s’incruste immédiatement sur toi et de l’ombre tu vois une femme débarquée te faisant de grands signes, genre c’est pas là mon gars! Ok t’es complètement bourrée et je le vois, pardon je le sens, mais tu peux m’indiquer où je dois aller?! Là, rentre un autre type, habillé en militaire, un jeune qui commence à s’engueuler avec l’alcoolo en prenant mon papier à moitié tamponné dans sa main… Moi je regarde et j’attends parce que franchement c’est assez beau et de toute manière je ne sais pas quoi faire d’autres… L’alcoolo veut plus faire de tampon, c’est plus l’heure! Ahahaha tu te fous de ma gueule là?!?! Du coup le militaire m’embarque avec lui, on sort, on se balade un peu parce que de toute manière on a le temps… On trouve enfin un gars qui a un de ces trucs pour tamponner et me tamponne mon papier!! Yes!! J’ai plus ou moins 4 tampons différents et de couleurs différentes sur un papier dont je ne sais l’utilité… On me dit Va!! Ahaha, non non on me montre de la main que c’est par là-bas, un peu genre va te faire f***** là-bas et arrête de nous emmerder! Tu vois très bien quel genre de geste! Enfin, j’arrive à la barrière de sortie mais il y a un dernier contrôle, de toute manière un de plus un de moins, on ne compte plus là…

Il est plus ou moins 2h du mat, il y a moi et un groupe d’allemands avec une magnifique voiture de 1951 (je l’ai su après coup) et lorsque l’on montre nos papiers respectifs, la dame nous fait non de la tête! Quoi?!?! C’est quoi le souci? Il nous manque un tampon, oh putains!! Mais lequel? Et surtout où est-ce que je dois me le procurer? Dans quel immeuble délabré? Quel bureau de détention? Vers quelle vapeur d’alcool? Heureusement l’un des allemands parle Russe, il communique avec elle et ensuite je le suis, on rebrousse chemin avec nos véhicules, on cherche l’homme à tampon, on le trouve après un moment et tout content on revient à la barrière… Niet! Quoi niet?!?! Là je te traduis les signes « on est le 6 et vos tampons sont du 5″……………. Grand moment de solitude avant de lancer une centaine de jurons en français, en italien et en anglais! L’autre s’y met en Russe et on est à deux doigts de déglinguer cette dame! Non mais c’est juste hallucinant!!! On insiste, rien à faire, il faut retourner rechercher un « 6 août » sinon on ne sort pas… Putain mais c’est un bout de papier de merde qui ne sert à rien!!! Vous faites juste genre on a une administration sérieuse alors que vous ne savez pas ce que vous faites et vous faites tous la même chose!! Oui j’ai eu droit à 3 contrôles de mon numéro de chassie!! Du coup on est reparti pour un tour!! Je pourrais monter une société pour aider les touristes qui débarquent au port pour leur faciliter les démarches administratives tellement j’ai tourné et tourné dans ce trou! Et là encore c’est le bordel pour trouver le bon tampon car le type est parti, ben oui, on était les derniers!! Un gars louche avec une kalachnikov se balançant posée en bandoulière sur l’épaule nous dit de le suivre, il nous mène vers un jeune qui s’occupe des camions de marchandises… Il a aussi le tampon, ouf!!! Il faut quand même t’imaginer que tout ça s’est déroulé dans un port jeté dans une obscurité dont seulement quelques lampadaires rudimentaires éclaires quelques lieux… Bienvenue en Ukraine!! Bon, il me reste une trentaine de km à faire sur une route non éclairée pour aller me trouver un lieu où dormir… Je vais finalement partager un appart avec le groupe d’allemand! T’es quand même content dans ces moments de partager la dernière ligne droite avec d’autres gaillards…

Le lendemain c’est la découverte d’Odessa… Des gonzesses et des bureaux de change… Voici Odessa… Tiens c’est bizzare, il y a un lien entre les deux? Ah oui, la mafia et le blanchiment d’argent… C’est pour ça que le taux de change d’Odessa est si avantageux par rapport au reste de l’Ukraine, car là-bas c’est pour nettoyer qu’on fait du change, par pour gagner de l’argent… Mis à part ça, la petite ville balnéaire est plutôt agréable et très animée…

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Bon c’est vrai qu’il n’y a rien de très balnéaire ou d’animé dans mes photos mais bon, je n’aime pas trop la plage et je n’aime pas la foule donc voilà!!

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Comme je te l’ai dit avant, j’ai rencontré cette équipe allemande… Même si en fait elle était composée d’un allemand, d’un autrichien et d’un arménien… Ahah!! Bref, l’allemand en question se baladait en Géorgie et est tombé sur cette voiture de 1951, un modèle russe qui a plus ou moins copié un modèle américain… Il a donc décidé de l’acheter et de l’amener lui-même à Berlin avec un ami et un mécano… La voiture était juste magnifique, plus de 2 tonnes pour une cinquantaine de chevaux… La carrosserie semble avoir été peinte avec une peinture à eau pour les appartements… Bref, bien sûr j’en profite pour faire des photos de la bête pendant qu’ils démontent et remontent le moteur pour en renforcer l’une des composantes… M’en demande pas plus…

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Voilà tout!! Ah oui, avant de me jeter en Ukraine, je me suis dit que j’allais préalablement appeler l’ambassade suisse à Kiev pour avoir des infos sur les lieux que je voulais traverser… Elle me dit que de Kiev à l’ouest c’est ok mais pour Odessa, « Ben c’est Odessa »… Oui, tout comme toi je me suis demandé ce que ça pouvait bien vouloir dire…

Bakou

Je suis arrivé à Bakou, capitale de l’Azerbaidjan, avec la volonté de prendre un bateau direction Akthau au Kazakhstan, bien que finalement j’y ai renoncé… J’ai d’ailleurs voulu obtenir des infos concernant cette traversée car tu ne peux les avoir qu’en allant directement au port… Mais mon gars, tu ne peux pas créer un point de vente unique avec toutes les compagnies rassemblées en un seul et même endroit ? C’est si compliqué que ça ?!?! J’ai envie de dire des gros mots, plein de gros mots tellement ça m’énerve ce manque de logique et de simplicité… Non, tu dois te taper plus d’1km !!! 1km !!! Sous un soleil de plomb le long des quais pour trouver ce foutu trou où ils te vendent les billets, oui un trou, genre baraquement de chantier de 2m2… Mais bien évidement, sur le chemin qui t’y mène, personne ne sait où elle est cette boite à sardine, tu penses bien, tout le monde sur le port t’indique une direction mais sans savoir s’il te reste 5min ou 30 à marcher, aucune indication officielle non plus, c’est juste une blague !! C’est quand même l’un des ports les plus importants de la mer Caspienne !! Ça me fait d’ailleurs penser à ma quête du dépôt DHL à Tbilissi, mais ça c’est encore d’une autre dimension… Bref !!!!!! Revenons à Bakou, le seul endroit qui consacre à lui seul l’ensemble des choses à voir en Azerbaïdjan, ça ne te fait pas rêver, ça c’est certain, mais bon, cette ville est au final agréable…

C’est drôle, la première chose qui me vient à l’esprit après quelques jours ici, c’est qu’en fait, c’est un peu comme la Turquie, à la différence qu’ici c’est moins cher, vraiment moins cher que la Turquie… Mais bon, tu ne trouves que des Kebab, hihi, je déconne il y a aussi les portraits du président dans tous les recoins, en veux-tu, en voilà, sans oublier la présence du drapeau en arrière fond, un peu comme avec Erdogan, à croire qu’ils ont demandé un prix de groupe au même photographe pour sa capacité d’innovation, bref… En parlant de drapeau, ils ont l’un des plus grand du monde posé en bord de mer, juste imposant le bout de tissu, je me marre bien en imaginant le type qui est chargé d’hisser le drapeau quotidiennement, ahah, mais non il n’y en a pas crétin… En plus d’avoir le drapeau le plus grand du monde, il y aurait, il parait, le plus grand KFC du monde… C’est quoi le délire?! N’empêche je suis quand même allé voir ce que ça donnait… C’est un KFC en fait, simplement…

Cette ville veut montrer la puissance économique de ce pays basé sur le pétrole et ça se voit, c’est « propre », heum heum, c’est vert et c’est haut… Propre tu disais ? Oui oui ! Mais pourquoi la mer elle a cette couleur ? Quoi, de quoi tu parles ? Oui, quand tu t’approches des rivages tu constates deux choses, qu’il n’y a pas de plages et qu’il y a des reflets particuliers sur l’eau… Mmmmh, coïncidence ?! En fait, à force de trouer dans tous les sens pour sucer le pétrole à la terre, cette puissance ne permet pas à ses habitants de pouvoir se baigner en mer… Simplement car elle est pleine de pétrole, ça se voit et c’est moche de le réaliser… D’ailleurs quand j’ai demandé au responsable de l’auberge s’il y avait des plages où faire trempette, il m’a regardé avec des yeux remplis d’une abime des plus profonde… Qu’est-ce qu’il y a ?! J’ai un truc sur le visage ? Ah non, c’est juste qu’il n’y en a pas de plages… Mais il n’y a pas la mer juste là à 500m ? Et qui dit mer, dit eau, qui dit eau dit baignade et par conséquent plage non ? T’es pas d’accord ? Non, faut éviter de toucher l’eau… Ok, c’est saisi, on évitera le plongeon tête la première et on se contentera d’une douche dans cette belle auberge! Maintenant que j’y pense, c’est peut-être pour ça que je n’ai pas vraiment eu l’impression qu’il y avait beaucoup de restaurants qui proposaient des produits de la mer… No Comment !

Le lieu touristique se base autour d’une vieille ville très agréable remplie de ruelles qui sillonnent une toute petite colline et de bâtiments d’une architecture d’un autre temps, même si pleinement rénovés…

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Le soleil est d’un autre calibre, on sent bien la différence par rapport à la Géorgie, en tout cas ma peau de roux le sent très bien… Heureusement il y a des arbres, quotidiennement arrosés… Mais dès que tu sors de la ville, tu ne vois que le désert… En dehors de Bakou, l’Azerbaïdjan est une pleine désertique avec quelques montagnes aux frontières avec la Russie et l’Arménie… DSC05222DSC05208Tu te demandes ce que ça vient faire ici ce truc? C’est en fait l’une des activités touristiques majeures de l’Azerbaïdjan…………. Oui oui, de fameux dessins datant de je ne sais quand gravés dans la roche… Ça fait rêver… Mais c’était sympa…

J’ai décidé de « rentrer »

Je suis à Bakou, mais j’ai décidé de « rentrer »… Oui, je rentre…

J’en ai marre, même plus que ça, je suis dégouté… Dégouté par le fait que mon corps ne veuille pas suivre la volonté que je porte en moi depuis des mois… J’ai cette douleur sous l’omoplate qui ne me lâche pas et qui s’étend sur toute la zone droite de mon dos, saloperie… Tous les jours elle est là et je me la trimballe malgré tout car j’ai envie d’avancer, j’ai envie d’atteindre mes objectifs, celui du voyage en moto vers l’Est… Mais je dois me résigner pour ne pas devoir regretter… C’est bien beau mais au fond la décision de rentrer n’a pas du tout été facile à prendre, loin de là, car des regrets j’en aurais de toute manière eu, peu importe quelle direction j’allais choisir…

C’était une belle journée ensoleillée, une magnifique journée pour aller faire une virée dans le Caucase qui m’a finalement fait réaliser que je ne pourrai pas affronter le désert étouffant d’Asie centrale… Pourtant il me nargue en me pointant son nez de l’autre côté de la mer Caspienne alors que j’écris ces lignes… Non, je ne peux pas mais surtout je ne veux plus, je m’en suis finalement convaincu… Car au fond, le faire à moitié, en pensant à cette douleur et aux risques que j’encours de me retrouver à des kilomètres d’une aide quelconque bloqué sous une chaleur accablante, c’est un plaisir inachevé, un rêve amputé… Pas de cette manière, non je ne veux pas… Une décision qui aura vu des larmes coulées le long de mes joues, de grosses larmes, ça faisait longtemps que je n’avais pas autant pleuré, je l’avoue et ça ne me dérange pas de le faire… Je revois encore ces visages dans cette petite ruelle perdue de Géorgie qui me regardent inquiets en se demandant pourquoi je suis seul à pleurer comme ça face à mon téléphone à la recherche d’une « épaule » sur laquelle essuyer mes larmes… Mes proches en sont témoins, eux qui ont dû subir à des milliers de kilomètres de distances le désespoir de ma voix tremblante…

Au fond, j’ai peut-être enfin pris conscience d’une réalité que j’ai voulu étouffer pour ne pas devoir la prendre en considération… Car en le faisant, je ne serai tout simplement pas parti… Oui, j’ai enfourché ma moto un matin gris de Mai alors que j’avais cette douleur, oui je suis un peu con et énormément buté, voir même inconscient, mais ça m’arrive souvent quand je suis à moto… Aujourd’hui j’écoute et intègre pleinement les avis, voire les injonctions de mes plus proches amis et de ma famille… Penser à sa propre santé, il n’y a rien de plus important, c’est vrai, ma santé physique passe avant tout, mais ma santé morale ? Cette dernière en a pris un sacré coup depuis quelques jours, j’ai été au fond du trou, seul, à ne pas savoir quoi faire car aucune porte ne me menait à une décision dépourvue de remords… Je me suis même demandé si je n’allais pas avancer en sac à dos mais sans prendre d’avions pour continuer à tracer mon chemin sur terre… Mais je me connais, traverser des régions assis derrière une vitre à regretter de ne pas être sur ces pistes posé sur ma bécane ça ne va pas être possible, non ça je ne peux pas… Ce voyage je l’ai pensé en tant que motard, pas autrement… Donc je vais rentrer et laisser mon imaginaire encore inhabité par ces régions… C’est pas grave, je reviendrai, ça j’en suis plus que certain…

Quelques beautés géorgiennes

Il n’y a pas que les paysages qui valent le détour en Géorgie, certains sites, disons plus touristiques, sont vraiment étonnants… Bien évidemment il est nécessaire d’aborder les sites que l’on visite avec un certain état d’esprit, sans quoi la visite peut vite tourner à une simple banalité sans intérêt… Si je met en évidence ce point, c’est parce qu’en visitant les sites dont je vais parler dans cet article, j’ai pu observer comment certaines personnes « passent à travers » les lieux sans vraiment prendre le temps de les vivre… On vient, on passe, on prend une photo, on regarde la photo qui vient d’être prise et on repart… Un sens peut-être un peu flou que je ne vais pas forcément développer ici mais je pense que t’es assez malin pour lui donner une certaine netteté par toi-même…

Différents monastères peuvent être visités en Géorgie mais celui qui m’a le plus marqué se situe proche de la ville d’Akhaltsikhe, le monastère de Sapara… Faut dire que les informations sont justes inexistantes pour ce monastère, c’est d’ailleurs grâce aux conseils et indications d’un guide croisé plus tôt dans la matinée sur une terrasse que j’ai pu découvrir ce lieu… Arrivé là-bas, après avoir traversé une route en travaux, j’ai d’ailleurs dû attendre qu’une énorme machine finisse son boulot d’écrasement du mélange rocailleux déversé préalablement sur la piste pour pouvoir le faire, je me retrouve seul, personne sur place, juste moi et mon appareil photo…

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Après avoir visité les alentours, je m’attaque à l’intérieur…  Je m’attendais à trouver le même vide sidéral que j’ai pu rencontrer en entrant dans la plupart des monastères que j’ai visités les jours précédents, que ce soit en Géorgie ou en Arménie… Monastères dont le seul intérêt s’est porté sur l’architecture extérieure, très beau par ailleurs, mais il manquait quelque chose à ces enveloppes dépourvues de substances… Bref, l’entrée dans le monastère de Sapara a été accompagnée par une série de bouche ouverte jusqu’au sol et d’yeux globuleux d’enfants émerveillés… Je suis conscient maintenant que cet état a pu être donné par l’ascenseur émotionnel provoqué par la confrontation entre l’absence totale d’attente de ma part et la réalité de ce lieu… En attendant, sur le moment, j’étais aux anges… Je suis resté là, seul, immobile presque, à fixer les innombrables fresques abimées de ce monastère… Bon, j’aime les monuments religieux, c’est vrai, et je suis plutôt sensible à l’impact qui découle de ces pierres et de ces peintures murales dont l’histoire est toujours à découvrir puisque unique…

Je tombe alors sur des petites gravures qui sont, disons, de types profanes, hihi. Moi, je veux savoir c’est quoi ces inscriptions qui ont été faites sur les fresques!!! Qui a laissé faire ce genre de choses!! Je fais le gars outré mais en réalité ça donnait vraiment un plus à ces murs… Du coup je demande au type qui est là, confiant bien évidemment du fait qu’il parle anglais, c’est quoi ça?? Et là, grande surprise, le type parle un anglais presque parfait, loin du mien par ailleurs, et se laisse ensuite tout naturellement aller à m’expliquer le pourquoi du comment de ces inscriptions, le sens de chaque fresque et l’histoire de leur réalisation… Certaines ont été faites par trois générations de monarques régionaux qui ont chacun voulu effectuer une couche sur les strates précédentes, en mettant leur beau portrait en évidence, mwouais… Bref, comme quoi l’intrigue peut parfois te mener à une belle visite guidée donnée par le moine responsable du lieu…

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Les inscriptions ont été faites par des inconnus, non répertoriés, après que les fresques aient été recouvertes d’une belle couche blanche et unie, volonté religieuse de rendre ce lieu pure de toute souillure, bravo… Du coup, lorsqu’ils ont voulu retrouvé ce qui se cachait en dessous, en se disant que c’était peut-être plus intéressant que d’avoir un lieu typé salle d’attente d’hôpital, ils ont remarqué que les marques avaient traversé la première couche, encore bravo… Bref, c’est clair que là t’es posé sur tes fesses en train de lire ces lignes avec le plus grand ennui en te disant que je me fous surement de ta gueule et peut-être même un peu plus en parlant de ça, genre Il est où l’intérêt là mon gars?!?! Ce qui est sûr, c’est qu’être sur le lieu avec le barbu dans sa toge, qui te parle d’une voix douce dans un lieu aussi apaisant que l’intérieur d’un lieu religieux, et ce de l’histoire de celui-ci, et ben je peux te dire que ça m’a juste donné des petits frissons… Non il n’était pas du tout attrayant le type, non non tu fais fausse route, c’est vraiment comme je te le raconte…

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Ah oui, puisque j’étais seul et vu qu’il était bien content de l’intérêt que je portais à cette bâtisse et à tout ce qu’il me disait, il m’a laissé prendre des photos alors que c’est interdit… D’ailleurs quand d’autres visiteurs sont arrivés par la suite, eux, n’ont pas pu… Hihi! 🙂 Mais comme je te l’ai dit avant, ils sont venus, ils ont vu et ils sont partis…

Le monastère de David Garedja, au sud de Tbilissi, le long de la frontière d’Azerbaijan, n’est quant à lui pas forcément intéressant en soi, bien que, mais les paysages qui t’y mènent le sont et le parcours que j’ai pris l’est encore plus parce que c’était juste une blague!!!! Une piste herbeuse qui commence parfaitement, magnifique et vraiment agréable à rouler mais qui se transforme en un parcours à obstacle juste hallucinant!! Je capte rien, on m’a dit que des minibus passaient par là!! Tu te fous de moi, y a à peine la place pour ma bécane!! Bon, moi, comme un blaireau, j’ai suivi Maps.Me sans me poser vraiment de question avant d’arriver vers le monastère et de me rendre compte qu’il y a une autre route, une route tout bêtement…  Bref, un autre bon moment de peine solitaire qui restera gravé dans ma mémoire…

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J’étais tellement épuisé par cette piste et puisque je n’ai réussi à trouver que de l’eau provenant d’un vieux bidon bleu posé là à l’entrée du monastère, je me suis pas trop éloigné… Mais on m’a raconté que des douaniers azerbaijis se baladaient par là pour éviter que tu ne rentres dans leur territoire… Moi je suis resté là, juste là où tu me vois… Mais en rentrant j’ai profité d’un bel endroit perdu dans un petit village pour siroter un coca, petit péché des vacances en attendant qu’un villageois ramène une bouteille de 5l remplie d' »essence » pour dépanner…

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Autre site splendide et plutôt singulier, la Cave de Prométhée… Wouahou!! Cave dans laquelle le petit malin a été jeté par le grand chef après avoir redonné le feu aux humains… Merci!! Une cave longue d’un kilomètre et des poussières mais ce qui impressionne ici, c’est la hauteur du plafond, ahah! J’ai déjà vu des caves du même genre en Bulgarie et en Grèce, mais là c’est d’une autre dimension…

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Bon je vais m’arrêter là concernant les sites à visiter mais comme je te l’ai peut-être déjà dit, ici, c’est le pays en soi qui est beau… Le Caucase est à couper le souffle… Voilà, à plus!

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Tbilisi (suite)

Me revoilà dans la capitale géorgienne… Après avoir visité la cave de Prométhée (incroyable) à Koutaissi, je retourne ici pour attendre mes pneus avec l’espoir de pouvoir aller en Azerbaijan dans 3-4 jours… J’ai un sacré doute puisque mon passeport italien avec le visa azerbi n’a pas de tampon géorgien, du coup j’ai un peu l’appréhension d’entendre le douanier me demander avec quel passeport je suis entré et sorti de Géorgie… Mon culot à l’ambassade ne pourra pas être réitéré à la douane, non non!! Pas pour moi!! Du coup je vais peut-être devoir lui montrer mon passeport suisse pour qu’il vérifie les tampons géorgiens qui sont bien évidemment sur la même page que ceux de l’Arménie… No Comment!!! Bon, la route vers la Russie sera de nouveau ouverte d’ici là et je pourrai toujours rebrousser chemin, encore et encore…

En attendant, je deviens petit à petit un habitant de Tbilisi, j’ai mes habitudes, mes connaissances et je commence vraiment à m’approprier l’endroit… D’ailleurs, deux personnes m’ont mis la puce à l’oreille… Hier soir un américain des plus « colonisateurs », souhaitant sauver la Géorgie en essayant d’inculquer à ses habitants la Western mentalité, qu’il me dit, me propose d’enseigner dans une British School à Tbilisi afin de les « aider »… Ahahah, ben voyons mon gars t’es bien gentil mais moi avec ma tronche et mon humour à deux balles tu penses que je vais aider quelqu’un?? Arrête de te foutre de ma gueule merci!! Bref, il insiste car pour lui c’est à travers les jeunes que l’on peut essayer de faire avancer les choses et j’ai l’air intelligent, ahahah, t’es surtout drogué mon gars… Je reprends ses termes donc ne me flanque pas une étiquette de blaireau, merci à toi! Ok, c’est vrai que les types ici retirent le filtre à particules de leur voiture pour le vendre sur internet, faisant ainsi de la Géorgie un des pays ayant la chance de faire partie du Top 10 des plus polluants du monde… Presque sans industries… Oui oui, c’est une étude faite cette année qui l’atteste… Bref, je te trouve sympa avec ton arrogance américaine salvatrice du monde mais moi j’ai un autre projet que de m’infecter les poumons pour le moment… Mis à part ça, la Géorgie reste un pays à visiter!!!!! Oh que oui mon garçon!!! Donc n’hésite pas et raboule ton popotin ici pour t’en mettre plein la gueule!! Mais n’oublie pas ton K-Way…

Laissons tomber tout ça et revenons à ce qui nous intéresse ici, à savoir Moi… Ahahahah, toujours aussi prétentieux le type… Ce soir, au jazz bar où j’ai élu domicile depuis quelques temps, la patronne me dit tout simplement que je devrais venir vivre ici car du boulot il y en a et que j’ai l’impression d’aimer l’endroit… C’est vrai que j’aime ce pays, les gens sont vraiment sympas, la bouffe est bonne, les paysages magnifiques, il y a de tout en Géorgie, la mer, les montagnes culminants à plus de 5000m, des steppes, un jazz bar à couper le souffle, bref tout ce que l’on veut… Mais moi j’ai un autre projet, celui de partir d’ici pour continuer mon voyage donc ce sera pour une autre fois peut-être, qui sait… Non Maman ne t’inquiètes pas, je ne vais pas m’établir ici indéfiniment… En tout cas pas pour le moment… C’est vrai que lorsque tu dis que tu enseignes, les portes célestes s’ouvrent à toi, du genre Mais t’as qu’à venir enseigner ici!!! A Genève trouver un poste est de l’ordre du miracle, dans le monde c’est comme acheter une bouteille d’eau, à la porté de tous… Pourquoi pas au final…

En attendant, moi je mange des tomates qui sont peut-être très polluées, mais d’un goût, mais d’un goût!!! Il n’y a pas de Migros ici, ou de Coop, juste les marchés… Les gens viennent avec leur voiture chargée de légumes et de fruits… Juste le pied!!

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A part manger, moi j’ai besoin de bouger, et puisque tourner en rond en moto, c’est pas vraiment un plaisir personnel, je transite dans la ville tel un perdu cherchant son chemin…

DSC04784 DSC04796 DSC05024 DSC05027 DSC05028Pas mal le chemin n’est-ce pas? 🙂

Bon moi je n’ai plus d’imaginations et encore moins l’envie d’écrire donc j’espère que ces quelques lignes t’auront fait un peu voyager, un tout petit peu, et que tu reviendras prendre des nouvelles…